"Je l¹espérais, ce Journal d¹un disparu selon Pavol Breslik, son long ténor mozartien, ses mots d¹Evangéliste donnent ici, dans la langue que JanáÏcek brutalisa ou envola, l¹intensité poétique, la vérité dramatique que seul put y trouver avec un tel sentiment d¹évidence et de lyrisme Ernst Haefliger, contraint hélas à la version allemande. C¹est peu dire que les illusions, les désespoirs, la tranquille transcendance de ce jeune homme perdu d¹amour s¹incarne dans le ténor ardent mais blessé de Pavol Breslik : le personnage se dessine à mesure, on l¹a devant les yeux, le piano carillon de Robert Pechanec plantant le décor, Ester Pavlu jouant les ensorceleuses lors des trois duos avec sa voix pulpeuse. Le ton tragique de cette disparition poétique a-t-il été jamais saisi avec tant d¹acuité ? Pavol Breslik complète ce voyage ? dont on ne revient pas ? avec deux recueils de mélodies peu courus, les élans folkloriques des Six Chants populaires d¹Eva Gabel, miniatures où le ténor doit fuser, et les paysages venteux des Chants de Detva, ballades de brigand, dont l¹imaginaire sonore pourrait-être celui de La Petite Renarde rusée, cycle merveilleux où le ténor fait son timbre profus, vraie sève sonore." http://www.artalinna.com/2020/04/01/perdu-au-monde/#more-12988